Philippe Pignard: “Face aux menaces contre la paix civile et les libertés”

12 mai 2011

Une analyse intéressante sur la différence d’approche entre militantisme et activisme.

« De nouvelles lois ne cessent de tenter de rendre illégales toutes les formes de résistance : casseurs de pub, désobéissants, grève du zèle, boycott, occupations, comme pour Jeudi Noir [1], demain, les SEL [2]. Il serait intéressant de faire la liste de toutes les actions qui étaient encore possibles il y a vingt ans et qui sont progressivement criminalisées. Le boycott de l’Afrique du Sud, de l’apartheid, serait aujourd’hui un délit. Les occupations d’immeubles vides, comme celles que pratique Jeudi noir, sont dans le collimateur du pouvoir qui va certainement tenter de les criminaliser à la première occasion. Ils sont nombreux à penser que ce type d’occupations, ça commence à bien faire. C’est une chose de dénoncer la politique du logement et de ségrégation sociale, ce que savent très bien faire les militants, mais c’en est une autre de passer à l’action, en occupant les logements vides. On n’apprend pas la même chose, on ne fait pas la même chose, on ne joue pas dans la même cour. »

lien vers les 11min de conférence (streaming): http://passerellesud.org/Philippe-Pignarre-face-aux-menaces.html

En matière de résistance au capitalisme, Philippe Pignarre distingue l’activisme, du militantisme dont il pointe les limites : « Pour ces “militants”, la politique consiste à “élever le niveau de conscience” et, pour ce faire, à “dénoncer” les méfaits du capitalisme. On a le droit de penser que la pédagogie a tendance ici, à se substituer à la politique. »

Philippe Pignarre tente ensuite de définir l’activisme en faisant référence au mouvement Américain « reclaim », qui se fonde dans un rapport d’expérimentation, de réappropriation de l’histoire et de re-création de la mémoire des biens communs.

Une invitation à « se mêler de ce qui n’est pas censé nous regarder »…

Philippe Pignarre est directeur de la maison d’édition « Les Empêcheurs de penser en rond », et notamment l’auteur avec Isabelle Stengers de La sorcellerie capitaliste. Pratiques de désenvoutement (La Découverte, 2007).

Intervention tenue le samedi 2 avril 2011 à Vaulx-en-Velin à l’occasion du Contre-Grenelle de l’environnement n°3 organisé par le journal La Décroissance intitulé « Décroissance ou Barbarie ». Un document original produit et diffusé par Passerellesud média libre.

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